Aider l'enfant à perfectionner ses stratégies mentales dans une langue pédagogique.

Langue pédagogique visuelle :

 

 

Les enfants visuels gèrent mentalement et spontanément en images, mais ils ne pensent pas toujours à utiliser cette richesse dans leurs apprentissages. Il va falloir les aider à développer cette stratégie.

Il faut aussi leur montrer qu’ils peuvent aussi se parler dans leur tête, et que, dans certaines situations, cette gestion verbale est très utile. On va donc leur proposer de toujours prolonger leurs images visuelles par des mots.

 

 

LA GESTION DE LA REALITE

 

Il faut prendre l’habitude de gérer les informations en images visuelles ( détails, formes, couleurs), de gérer les objets dans l’espace, les déplacements ( trajets)

en les évocant mentalement.

On peut commencer sur une image, photo, et apprendre à regarder pour faire exister cette image dans sa tête avec «  les yeux du dedans ». Sans regarder l’image, la décrire et tenter de la recomposer. Puis recommencer avec une autre image et mettre des mots avec l’évocation visuelle.

 

Pour mémoriser des actions, s’évoquer en train d’agir, d’effectuer le geste, en 1ere personne ( je me vois agissant) en associant le ressenti corporel si cela est possible.

 

 

COMPRENDRE

 

Ecouter les paroles en classe pour se faire une image de ce qu’il y a à comprendre, faire de même pour la lecture de textes, d’énoncés, mettre aussi des mots sur ces images mentales.

 

Pour les leçons, faire le lien entre les images et le texte, fixer les images des figures géométriques, des théorèmes,des cartes, puis mettre des mots dessus.

Construire des schémas visuels, colorés,en mind map, tableaux, fléchages, pour avoir l’image globale de la leçon.

Imaginer les schémas d’anatomie, les figures géométriques et les parcourir mentalement en imaginaire.

 

 

APPRENDRE

 

Apprendre les schémas, synthèses visuelles, figures de géométrie, cartes, schémas de science, formules, théorèmes,vocabulaire, et mettre des mots sur l’image mise en tête.

Evoquer le but : réciter, appliquer , faire des exercices,…

Evoquer aussi les moyens : anticiper en imaginant que l’on restitue la leçon : aller chercher son image visuelle mise en mémoire et mettre les mots dessus.

S’imaginer en train d’agir en classe pour le contrôle.

 

 

L’ORTHOGRAPHE DES MOTS : 

 

Ecrire le mot, colorier les difficultés, le mémoriser, s’entraîner à aller le chercher en mémoire pour savoir toujours l’écrire.

Travailler sur des mots de plus en plus longs et de plus en plus complexes, des mots étrangers, des signes ( pour les mots longs, on apprendra à les découper par unités sonores ou par unités de sens ), chercher les ressemblances avec d’autres mots connus, de la même famile, par exemple.

Si possible, s’entraîner à épeler le mot aussi, en prenant appui sur l’image mémorisée.

Constituer ainsi un stock de mots utilisables plus tard pour écrire, parler…

 

 

MATHS ET PHYSIQUE :

 

Chercher ce qui rapproche les théorèmes, les propriétés, les lois.

Visualiser la manière de faire ,l’exemple, l’accrocher à une règle.

Appliquer en faisant des exercices différents.

Devant un exercice, chercher où on veut en venir, de quoi ça parle, puis retourner chercher les théorèmes qui s’y rapportent et les figures qu’on a stockées en mémoire.

 

 

LANGUES :

 

Apprendre le vocabulaire mis en fiches et rangé par catégories, apprendre les expressions, les manières particulières d’exprimer les temps, en constituant des carnets colorés et clairs, en s’entraînant à mettre les mots dessus.

En cas de difficultés avec la prononciation, on peut écrire entre parenthèse l’écriture phonétique ( attention à ne pas la garder en mémoire visuelle car sinon on ne saura pas écrire le mot exact )

 

 

REDACTION :

 

Construire des schémas ouverts pour y mettre l’ensemble des idées en les groupant pour pouvoir ensuite les ordonner et les mettre en mots.

 

 

 

Notre cerveau a d’énormes capacités d’adaptation, et si l’on apprend à utiliser ses richesses dans ses apprentissages, cela apporte une grande autonomie mentale.

Il est important de savoir enrichir sa langue pédagogique visuelle par une langue auditive/verbale, de façon à pouvoir passer de l’une à l’autre en fonction de la tâche à accomplir. On gagne ainsi en temps et en confiance en ses propres capacités d’apprentissage.

 

Ce gain ne sera jamais perdu, il permettra au contraire d’étendre encore son champ d’action à tous les domaines de la vie, et ainsi de faire grandir son intelligence.

Langue pédagogique auditive et verbale :

 

 

Les enfants auditifs gèrent spontanément les informations en réentendant les sons, les mélodies, les mots, mais ils ne pensent pas toujours à utiliser cette stratégie dans leurs apprentissages. Il va falloir leur montrer comment développer ces aptitudes mais aussi leur apprendre la gestion des informations en construisant une image mentale visuelle en les regardant avec «  les yeux du dedans ».

 

 

 

GESTION DE LA REALITE :

 

S’entraîner à évoquer des phrases, que l’on redit en écho, des phrases plus ou moins longues, des dialogues et des histoires. Si c’est possible, associer une image aux mots que l’on se répète.

 

 

COMPREHENSION :

 

En classe, se redire, ou ré-entendre, s’expliquer ce qui a été dit, ce qu’on a lu, pour vérifier sa compréhension. S’expliquer ce qui est à comprendre : textes, énoncés,…

Se donner des images dans le prolongement des mots, même si ensuite, l’image n’est pas utilisée pour restituer. Il faut apprendre à utiliser aussi les évocations visuelles bien utiles dans certaines situations . 

Traduire en paroles ce qui est vu ( croquis, schémas, figures de géométrie, cartes, planches d’anatomie, textes ) en s’expliquant à soi-même avec ses propres mots.Prolonger ce discours par des images si c’est possible.

 

 

APPRENDRE :

 

Apprendre les titres d’une leçon, les sous titres, puis le contenu.

Se donner un plan différent de celui du cours, si nécessaire, pour se construire son propre plan, avec ses propres titres, faire des synthèses ou des schémas que l’on redit en mots.

Se poser des questions pour anticiper les questions du prof et s’entraîner à y répondre.

S’imaginer en train d’expliquer à quelqu’un d’autre la leçon ou de la réciter.

Répéter par cœur de courts textes, des vers, des synthèses de textes plus longs.

 

 

L’ORTHOGRAPHE DES MOTS :

 

Observer et se commenter ce qui est semblable, ce qui est différent , s’aider des familles de mots ( listes à constituer ) , de l’étymologie et de moyens mnémotechniques quels qu’ils soient ( même farfelus) car l’image visuelle des mots n’est pas toujours fixée par les auditifs.

Savoir épeler le mot, et s’en donner une image visuelle mentale si possible, dans le prolongement.

 

 

MATHS, PHYSIQUE :

 

Après avoir compris la théorie, le théorème, la loi, en se l’expliquant avec ses propres mots, l’appliquer. Analyser pour chercher ce qui fait la différence entre les  exercices, par rapport à un même théorème.

Essayer de visualiser mentalement les opérations effectuées.

S’entraîner à repérer dans un exercice , à la lecture de l’énoncé, où on veut en venir et chercher les théorèmes qui s’appliquent.

 

 

LANGUES :

 

Apprendre le vocabulaire.

Lire d’autres textes que ceux utilisés en classe.

Pour les exercices,retourner à la règle de grammaire ( temps, formes,…) pour comprendre de quoi il s’agit.

 

 

REDACTION :

 

S’expliquer le sujet, et se donner les grandes lignes, les étapes, que l’on transcrit sous forme de plan, schéma. 

Puis reprendre chaque idée et approfondir, se poser des questions, chercher les points communs, et chercher à expliquer en mots , en phrases.

 

 

 

Notre cerveau a d’énormes capacités d’adaptation et si l’on apprend à utiliser ses richesses, on acquiert une grande autonomie mentale. 

En apprenant à passer d’une langue pédagogique auditive/verbale à une langue visuelle, à enrichir l’une par l’autre, on gagne en temps et en efficacité, et surtout on gagne la confiance en ses propres capacités d’apprentissage.

 

Par la suite, on pourra étendre à d’autres domaines de la vie ces habitudes mentales et agrandir leur champ d’action, et par là même son intelligence.

 

Claudie DELMAS