L' application de la gestion mentale à l’autodictée.

 

 

On rappelle qu’une auto-dictée impose la restitution sans faute d’un texte appris par cœur.

 

Le projet est un acte de la conscience préalable à tout autre geste mental. Il est fondamental et indispensable pour permettre une vie intérieure mentale. Dès le plus jeune âge, l’enfant se met en projet, se fixe des objectifs : évoquer, marcher, parler, reproduire….Plus tard ses projets concerneront ses apprentissages scolaires.

Le projet permet de s’ouvrir sur l’avenir et d’acquérir les connaissances. Il est le moteur de notre progression.

Comme tout acte de connaissance, un projet de sens anime bien sûr l’acte de mémorisation.

Cette tâche demande une mise en projet d’attention….

Et une mise en projet d’évocation du support sous forme d’images mentales et d’aller-retours perception-évocation.

 

La  tâche de l’auto-dictée demande une mise en projet de mémorisation  associé à un projet de restitution. 

Ce projet est la base fondamentale de la réussite de l’auto-dictée car nous ne gardons en mémoire que ce que nous avons projeté consciemment ou inconsciemment de réutiliser dans l’avenir. 

L’objet perçu doit être projeté dans un imaginaire d’avenir de restitution. Au moment de l’apprentissage, l’enfant doit opérer un acte d’anticipation de la restitution.

L’enfant doit prendre le temps d’évoquer cet imaginaire dans un cadre temporel et ou spatial : le lieu, les camarades, le professeur, la voix du professeur, ses émotions, ses angoisses, le jour, l’heure, sa feuille, son cahier... Il doit également s’évoquer restituer son auto-dictée en 1ère personne, imaginer les mots écrits s’il est visuel, les mots parlés s’il est verbal, les liens logiques ou inédits dont il  a eu besoin lors de l’apprentissage. 

Il peut aussi se mettre en projet de récupération des informations. Au moment de l’apprentissage, il doit imaginer dans un futur être capable de faire revenir le moment de l’apprentissage et retrouver ses évocations du moment.

Trop souvent l’enfant pense savoir son auto-dictée ; la preuve en est : il a su la restituer la veille sans erreur ! Et le lendemain, c’est la catastrophe ! 

La restitution de son auto-dictée aux parents n’est pas suffisante, car l’enfant aura limité son acte à une restitution immédiate et non en classe pour le jour demandé.

Bien souvent, lors de l’apprentissage, la mise en projet d’un imaginaire d’avenir n’a pas eu lieu. L’apprentissage a été contrôlé sur une restitution immédiate insuffisante pour permettre la mémorisation à plus long terme. 

Il faudra aider l’enfant à se mettre en projet de restitution, par son anticipation au moment de l’apprentissage.

 

D’autre part, l’auto-dictée, demandant une restitution à l’identique, l’enfant devra aussi avoir le projet d’être attentif à chaque mot, ce qui reste difficile. En effet dans cet exercice il sera nécessaire de prendre la totalité de l’énoncé, il n’y a pas de tri ou de sélection à faire. Or les enfants en difficultés ont tendance à escamoter les petits mots, pour sélectionner préférentiellement les verbes pour les auditifs ou les noms pour les visuels.

 

Caroline Tisserand.

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