Comment utiliser les concepts d’espace et de temps pour permettre à nos patients d’accéder à la compréhension.

 

Caroline Tisserand

 

 Pour accéder à la compréhension, on recherche toujours en priorité « ce que c’est » et « à quoi ça sert », dans un univers spatio-temporel. 

Pour y remédier, on fait 3 sortes de liens qui s’organisent dans le temps et dans l’espace : des liens de comparaison, d’attribution et de sériation.

 

La compréhension se fera préférentiellement dans un cadre temporel ou spatial suivant la langue pédagogique de l’enfant.

On a remarqué par exemple, que les enfants visuels opèrent spontanément leur acte de compréhension dans un cadre spatial.

     Lors d’une étude d’énoncé, l’enfant visuel privilégiera les mots s’inscrivant dans l’espace comme les noms, les adjectifs, alors que l’auditif s’intéressera plus aux mots d’action comme les verbes. 

Le visuel s’intéressera plus particulièrement à un état initial ou final, alors que l’auditif relèvera plus spécifiquement ce qui touchera à l’état intermédiaire en rapport avec la chronologie et le mouvement.

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 Dans un premier temps, il faudra toujours le laisser agir dans sa langue pédagogique. Puis l’ouvrir vers la complémentarité dans un but d’enrichissement et d’efficacité.

 

On pourra travailler ces différents liens comme suit : 

 

Comparer (analogie) : On aidera l’enfant à faire des comparaisons de similitudes ou de différences dans le temps par exemple en définissant la période, l époque ou alors dans l’espace, en cadrant l’objet de perception dans un paysage, dans une position précise par rapport à un autre objet ou à soi même.

 

Attribuer : par des liens de fusion, d’union, d’inclusion, d’intersection et d’exclusions. On proposera  à l’enfant visuel des schémas, des dessins marquant des rapports de positions. A l’enfant auditif, on pourra proposer de s’appuyer sur les conjonctions exprimant la temporalité (comme d’abord, puis après, ensuite) pour évoquer le moment d’une fusion, ou d’une exclusion, mais aussi les mots exprimant la spatialité (dans, sur, dedans, à coté…). Les prépositions et les conjonctions sont les mots chefs de la temporalité et de la spatialité.

Il est quotidien que les enfants que nous prenons en rééducation gèrent les énoncés dans la globalité en escamotant les petits mots. Il sera nécessaire de leur montrer leur utilité

Ordonner : sérier dans le temps par la chronologie des évènements, retrouver le début, la transformation ou l’état intermédiaire puis la fin. Prendre conscience des marqueurs de temps dans les terminaisons des verbes.

Et aussi dans l’espace en ordonnant les évènements dans la verticalité, dans un cadre donné et dans un positionnement  comme la superposition, l’antériorité ou la postériorité.

 

 

Ces notions seront travaillées sur plusieurs supports différents afin qu’il puisse se les approprier. Il pourra alors ensuite faire le pont avec l’extérieur en réutilisant les exemples ou les explications travaillés en séances lorsqu’il sera confronté à un acte de compréhension.